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Vivre ma ville : San Francisco

Samantha Vandersteen

Samantha Vandersteen est journaliste-réalisatrice, écrivain et comédienne. Elle a vécu 6 ans en famille à San Francisco, en Californie, avant de revenir à Paris en 2015. Selon elle, San Francisco est encore aujourd’hui une ville à forte identité, cultivant, toujours, son côté rebelle et multiculturel. Samantha est l’auteure de Portraits de San Francisco parus aux éditions Hikari.

Racontez-nous votre première rencontre avec San Francisco.

J’ai commencé très tôt à voyager aux USA, avec une année universitaire en Virginie Occidentale. J’y suis retournée régulièrement. Pour moi, ce pays représente les road-trips, les grands espaces, la nature… J’ai emmené mon mari en Californie, nous sommes passés par San Francisco et peu de temps après, nous prenions la décision de nous y installer. C’était en 2010, à San Rafael exactement, à 15 minutes au nord de la ville. Nous avons ouvert, à San Francisco même, un concept-store de marques de créateurs français, ce qui a permis de bien nous intégrer. Au bout de trois ans, j’ai repris mon métier de réalisatrice.

Quels sont les incontournables dans cette ville de presque 900 000 habitants ?

Le pont du Golden Gate, bien sûr, ce pont suspendu traversant le détroit du Golden Gate qui relie la baie de San Francisco à l’océan Pacifique. C’est vertigineux, majestueux. Je le prenais tous les jours pour aller en ville, je m’en prenais à chaque fois plein la vue.
Il faut aussi se rendre dans le Downtown à Union Square. C’est le cœur de San Francisco, on vient y faire les magasins. C’est un quartier très apprécié des touristes. De Union Square, partez découvrir Chinatown, le plus vieux quartier asiatique des Etats-Unis.
Bien sûr, une visite d’Alcatraz s’impose. La célèbre prison, sur un rocher au milieu de la baie de San Francisco (d’où son surnom « The Rock »), a été fermée en 1963 par Robert Kennedy. Prévoir un minimum de deux heures de visite, avec un départ en bateau du Fisherman’s Warf. Surtout ne faites pas l’économie du casque audio pour la visite !

Pour sortir boire un verre, Mission est un incontournable. On y trouve beaucoup de bars à vins, bars à tapas. On peut y passer un agréable moment. On trouve aussi des bars sympas et de bons cafés pour bruncher dans le quartier de Castro, celui de la communauté gay. San Francisco a toujours été à l’avant-garde des luttes contre les discriminations homosexuelles et la ville reste l’icône de la communauté gay aux Etats-Unis. C’est un endroit qui symbolise la liberté et le combat.
Enfin, si vous souhaitez vous ressourcer auprès de l’océan, allez à Ocean Beach. Vous y découvrirez une très belle plage pour vous balader. Attention, l’eau est froide, on ne s’y baigne pas.

Quels sont vos incontournables à vous ?

Je dirais qu’avant tout, il faut prendre le temps de se balader à pied à San Francisco, de se perdre, de faire une pause dans un café. Le nez en l’air, vous découvrirez ces fameuses maisons victoriennes (ou pas) colorées et charmantes. On évoque souvent Lombard Street, cette célèbre rue en serpentin, mais ce n’est pas la seule. Chaussez de bonnes baskets, les rues montent et descendent et c’est justement ce qui fait le charme si particulier de cette ville. Personnellement, j’aime beaucoup le quartier italien où se trouve le petit parc de Washington Square sur la Colombus Avenue. A quelques pas, sur la même avenue, je vous conseille d’aller flâner dans les rayons de la librairie indépendante City Lights, emblème de la contre-culture. Vous y trouverez de très bons livres sur l’histoire de San Francisco. Juste à côté se trouve le Vesuvio café, très fréquenté dans les années 60 par les auteurs de la Beat Generation, Kerouac, Ginsberg et autre Burroughs.
Pour avoir un beau panorama de San Francisco, je vous recommande le Dolores Parc, dans le quartier de Mission.

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Qu’est-ce qui fait la particularité de San Francisco aux USA ?

Son multiculturalisme sûrement, mais on le retrouve aussi à New-York. Elle symbolise surtout la liberté, elle est en avance dans de nombreux domaines. Là-bas, j’oubliais que j’étais une femme, cette ville m’a fait oublier mon genre. Les San Franciscains se sont battus pour des causes pour lesquelles nous sommes encore en retard en France. Il y a une liberté d’être celui qu’on est, que je n’ai jamais ressentie ailleurs. Un bémol toutefois : San Francisco change et pas forcément en bien. La gentrification a fait son effet, ce qui pose pas mal de problèmes. Les loyers deviennent exorbitants, les populations moins aisées qui vivaient dans le centre depuis des années, sont repoussées à une heure, voire deux heures des confins de la ville. Mais à mon sens, c’est un cycle. San Francisco redeviendra un lieu de contre-culture car elle protège ses habitants. Elle a conservé un côté rebelle qui me plaît beaucoup.

Elle est aussi très en avance sur le développement durable et le respect de l’environnement, n’est-ce pas ?

Oui, quand j’y étais, le sac plastique avait déjà disparu. Aujourd’hui, ils tendent vers le zéro déchet, ils sont très en avance. C’est ultra propre et très calme. Rien à voir avec l’ébullition de New-York. C’est une ville californienne, très cool, tout le monde est en tong !

Côté cuisine, les habitants se différencient aussi du reste des Etats-Unis, non ?

En effet, c’est une des rares villes dans ce pays où l’on mange très bien mais c’est assez cher. Les supermarchés bio sont très fréquentés à San Francisco. Le plus connu est Whole Foods Market (même si son siège est au Texas) allez-y, ça vaut vraiment le détour. Vous pourrez y acheter votre salade, votre jus de fruits frais ou un plat chaud à emporter. Une des pionnières du mouvement locavore, la cheffe Alice Waters, enseigne à la célèbre université de Berkeley. Les Vegan (végétariens) aussi viennent de là-bas. A San Francisco, tout est lié : l’environnement, le sport et la nourriture. C’est un cercle vertueux.
Mais vous pourrez trouver de très bons burgers dans les diner traditionnels !

Un mot sur le climat qui effraie parfois les visiteurs. Qu’en est-il de ce fameux brouillard ? Quelle est la meilleure période pour s’y rendre ?

De mars à mai puis de septembre à octobre, avec l’été indien. L’été (juillet et août) est généralement brumeux, frais et sec. Les courants froids des eaux pacifiques et la chaleur des terres intérieures provoquent un choc thermique à l’origine de ce brouillard caractéristique. Mais à 15 minutes de la ville, vous pouvez avoir très chaud, sans les effets de ce brouillard très localisé. Je conseille toutefois de prendre un pull si vous venez en été.

Que font les San Franciscains le week-end ?

Ce sont des amoureux de la nature qui pratiquent beaucoup de sports outdoor : vélo, randonnée, course à pied et sports nautiques. Souvent, ils vont camper le week-end et faire du surf, du kite surf, de la voile etc. Le sport, c’est leur ADN et si possible dans la nature. D’ailleurs, beaucoup viennent s’installer à San Francisco pour ces raisons-là.

 

Les bons plans de Samantha

Un restaurant

The Embarcadero
Sur l’artère qui longe le front de mer, c’est à la fois un embarcadère et un marché couvert où vous trouverez plusieurs restaurants et petits commerces de bouche. Vous pourrez déjeuner de fruits de mer, de soupes, d’une assiette vegan, de sushis… C’est un bel endroit pour se balader également.

 

Un bar

Le Blush ! Wine Bar, 476 Castro Street.
Bar à vins et tapas ouvert par un Français dans le quartier du Castro. On y trouve aussi des bières belges et locales. C’est un endroit où j’ai fait du café-théâtre. Ils organisent des petits événements. C’est devenu une institution et un endroit sympa entre amis.

 

Un musée

Le San Francisco Moma (SFMOMA), le Musée d’art moderne situé dans le Golden Gate Park

Portraits de San Francisco - Editions Hikari

Retrouvez le guide Portraits de San Francisco sur le site des éditions Hikari 

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